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épi-Préf., du gr. epi, "sur, dessus, à la surface de", et, au fig., "en plus de, à la suite de".⇒ÉPI-, élément préf.Élément préf. issu du gr. -, de la prép. « sur, au-dessus de, vers », entrant dans la compos. de termes sav., soit d'empr., soit de formation sav., et indiquant l'idée de superposition, de recouvrement; il s'adjoint gén. à un rad. d'orig. grecque.A.— Épi- signifie « sur » (localisation spatiale)1. Domaines concernant l'homme ou l'animala) ANAT. Cf. p. ex. épicrâne, épiderme, épigastre, épiglotte :épicarde, subst. masc. « Membrane du péricarde qui enveloppe immédiatement le myocarde ». Épicardique, adj. « Relatif à l'épicarde ». Cf. CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 182épicondyle, subst. masc. « Apophyse de l'extrémité cubitale de l'humérus, au-dessus du condyle ». Deux lignes saillantes (...) s'écartent pour finir par deux tubercules considérables nommés condyles : l'interne « épitrochlée », l'externe « épicondyle » (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 282). Épicondylien, ienne, adj. « Relatif à l'épicondyle ». Près de l'articulation du coude, le trou épicondylien, où passe le nerf médian (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3403)épitrochlée, subst. fém. « Saillie osseuse interne de l'extrémité cubitale de l'humérus, au-dessus de la trochlée ». Le traumatisme peut être (...) une fracture de l'olécrâne ou de l'épitrochlée (QUILLET Méd. 1965, p. 369). Épitrochléen, éenne, adj. « Relatif à l'épitrochlée ». Muscles épitrochléens.b) EMBRYOLOGIE :épibolie (gr. « action de jeter sur »), subst. fém. « Processus d'enveloppement des macromères par les micromères, constituant l'ébauche du tube digestif ». Formation de la gastrula par épibolie. Cf. CAULLERY, Embryol., 1942, p. 37. Épibolique, adj. « Relatif à une épibolie ». Gastrula, gastrulation épibolique. Cf. E. PERRIER, op. cit., t. 1, 1893, p. 961.c) MÉDECINE :épicanthis, épicanthus (gr. « caroncule lacrymale »), subst. masc. « Repli de la peau au coin de l'œil sur le point lacrymal ». Épicanthique, adj. « Relatif à l'épicanthis ». Chez les peuples mongoloïdes on voit un (...) pli épicanthique ou pli mongol, couvrir la caroncule et l'angle intérieur de l'œil et qui peut s'étendre jusque vers les pommettes (HADDON, Races hum., 1930, p. 25)épicarpe1 (cf. -carpe), subst. masc., vx. « Cataplasme appliqué sur le poignet, sur le pouls, comme fébrifuge ». (Cf. DORVAULT, Officine, 1844, p. 190)épisclérite (épi- + rad. de sclérotique), subst. fém. « Inflammation de la sclérotique, du tissu cellulaire qui l'entoure ». Ces stigmates sont (...) la conjonctivite, l'épisclérite, etc. (Perrin ds Nouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 383)épispadias (épi- + « diviser, écarter »), subst. masc. « Situation anormale de l'ouverture du canal de l'urètre, sur la partie supérieure de la verge ». Impossibilité d'éjaculation normale par malformations congénitales inopérables de la verge et du gland (hypo- ou épispadias) (QUILLET Méd. 1965, p. 484)d) ZOOLOGIE :épimère1 (gr. « cuisse »), subst. masc. « Pièce du thorax des insectes hexapodes ». Cf. BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 504épipharynx, subst. masc. « Pièce de la bouche des insectes suceurs, prolongeant le pharynx ». Anton. hypopharynx (cf. hypo-). Leur appareil de succion (...) tube formé par la soudure de l'épipharynx ou labre avec l'hypopharynx (BRUMPT Parasitol. 1910 p. 568)épiphragme (gr. « couvercle »), subst. « Cloison temporaire bouchant la coquille de certains mollusques (par exemple les escargots) durant leur hibernation ». Au temps morose où la mort de l'hiver étreint la terre, il s'enfonce en elle, s'y clôt dans sa coquille comme en un cercueil par une solide épiphragme calcaire (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 115)épizoaire, subst. masc. et adj. « Animal parasite qui vit sur le corps de l'homme et des animaux ». Je tiens pour très vraisemblable (...) la « generatio aequivoca », surtout chez les entozoaires et les épizoaires (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 95). Le pou et l'acarus de la gale sont des épizoaires (QUILLET 1965)2. Domaines concernant la vie de la naturea) BOTANIQUE :épigyne ( « femelle »), adj. et subst. fém. « Organe floral inséré sur l'ovaire ». Étamine, fleur épigyne. L'auteur (...) distingue les thalamiflores (pétales distincts et hypogynes), les calyflores (pétales péri- ou épigynes), les coroliflores (pétales soudés et hypogynes) (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 431). Épigynie, subst. fém. « État d'une plante épigyne, à étamines épigynes ». Cf. CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 197épiphylle (cf. -phylle), adj. et subst. masc. 1. Adj. « Qui croît sur les feuilles des végétaux ». 2. Subst. masc. « Plante ornementale de la famille des cactus dont les fleurs naissent sur le bout des rameaux » (attesté notamment ds LITTRÉ, ROB. et Lar. Lang. fr.)épisperme (gr. « graine »), subst. masc. « Première enveloppe de la graine ». Synon. tégument. L'enveloppe extérieure [du grain d'orge] est constituée par les balles du grain (...) puis viennent le péricarde et l'épisperme (...) ou testa (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 85). Épispermique, épispermatique, adj. « Relatif à l'épisperme ». Cf. CARRIÈRE, op. cit., p. 198épistaminie (lat. sav. stamina « étamine », du gr. ), subst. fém. « État d'une plante dont les étamines sont insérées sur le pistil ». Cf. ID., ibid.b) MINÉRALOGIE :épistilbite (gr. « éclat »), subst. fém., rare. « Silicate double de chaux et d'alumine cristallisée, qu'on trouve sur la stilbite ». Cf. J. phys. et Radium, Chim. phys., 1936, p. 178.c) OCÉANOGRAPHIE :épipélagique, adj. Zone épipélagique. « Zone océanique qui surmonte le plateau continental et où se développent les algues ». Un mouvement ascendant des eaux les ramène [les végétaux] dans la zone épipélagique (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 48).épiplancton, subst. masc. « Plancton des couches superficielles de l'eau ». Les matières organiques assimilables issues de l'épiplancton ne dépassent guère 2 000 m de profondeur (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966 p. 154). Épiplanctonique, adj. « Relatif à l'épiplancton ». Cf. ID., ibid., p. 155.3. Domaines sc. complexes ou domaines spécialisésa) LITURG. CHRÉT. :épiclèse (gr. « invocation »), subst. fém. « Partie de la prière eucharistique où l'on invoque l'Esprit-Saint pour qu'il sanctifie les offrandes afin qu'elles deviennent le Corps et le Sang du Christ ». Le pain eucharistique devient, par l'épiclèse, le Corps du Christ (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 507).b) MUS. GRÉGORIENNE :épisème (gr. « signe distinctif »), subst. masc. « Petit trait ajouté à certains neumes pour indiquer l'intonation, l'accentuation, le rythme de certaines notes ». L'ictus (...) [est] indiqué dans les manuscrits romaniens par l'épisème toujours placé au sommet de la virga (Bénédictins, Paléogr. mus., t. 2, 1889, p. 100). Épisématique, adj. « Relatif à l'épisème, qui comporte un épisème ». Note épisématique. Cf. MOCQUEREAU, Nombre mus. grégor., 1908, p. 161.c) PHYS., ÉLECTRON. :épitaxie (gr. ), subst. fém. 1. Phys. « Phénomène d'orientation mutuelle des cristaux de substances différentes, dû à des analogies étroites dans l'arrangement des atomes ». Cf. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 472. 2. Électron. « Technique utilisée pour obtenir des dispositifs semi-conducteurs, formation d'un cristal sur un substrat non cristallin » (cf. Lar. encyclop. Suppl. 1968 et 1975, QUILLET Suppl. 1971)B.— Épi- signifie « par-dessus, en surplus de, après » (localisation spatio-temp.)1. ARCHÉOL., PRÉHIST. :épipaléolithique, adj. et subst. masc. « Période faisant suite au paléolithique, ensemble des cultures postglaciaires ». Succédant au Magdalénien et à son naturalisme, l'Épipaléolithique marque une dégradation rapide de l'imitation (HUYGHE, Dialogue avec visible, 1955, p. 118)2. MÉD. (pneumologie) :épituberculose (épi- + tuberculose), subst. fém. « Inflammation se surajoutant parfois à une infection de tuberculose ». Les importantes recherches (...) de Mollard et Benda sur les épituberculoses (Ce que Fr. a apporté à méd., 1946, p. 108)3. PSYCHOLOGIE :épicritique, adj. « Qui n'apparaît qu'après la manifestation affective ». Sensibilité épicritique. Activités épicritiques (...) : l'observation, la création artistique qui objective l'émotion dans une œuvre (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 243)4. RHÉT., STYL. :épistrophe, subst. fém., inus. « Répétition d'un mot ou groupe de mots à la fin de plusieurs membres de phrase, pour obtenir un effet incantatoire ou insistant » (cf. MORIER 1975). Anton. anaphore.Rem. 1. Dans les mots d'empr., le préf. connaît 2 formes. a) Ép [Devant un 2e élément d'orig. gr., à l'initiale vocalique] Cf. p. ex. épendyme, épode, éponyme. Épectase, subst., gramm. « Phénomène conçu par les grammairiens grecs comme une sorte d'extension () d'un mot orthotonique quand il s'adjoint un enclitique de façon à former avec lui un mot unique pourvu d'un seul accent (MAR. Lex. 1951, p. 76). Épexégèse, subst. fém., ling., gramm. « Apposition, à un mot ou groupe de mots, d'un groupe de mots ou d'une proposition (surtout relative déterminative). Marseille, qui est le chef-lieu des Bouches-du-Rhône » (Ling. 1972). Épulide, épulie, épulis, subst. fém., méd. « Tumeur charnue développée sur la gencive, aux dépens de la dent et de la gencive elle-même » (Méd. 1966). b) Éph- [Devant un 2e élément d'orig. gr., à initiale vocalique] Cf. p. ex. éphèbe, éphémère. 2. Dans le domaine chim., épi- est utilisé comme élément formateur de termes récents, désignant des composés ou des dér. chim.; sa valeur sém. est gén. celle de « point de départ, d'origine ». P. ex. épimérisation, subst. fém. « Passage d'un composé à son épimère, isomérisation des acides provenant de l'oxydation des sucres par la chaleur » (Lar. encyclop. et QUILLET 1965). Épimère2 (gr. + « partie »), subst. masc. « Isomère ayant la même formule brute qu'un autre et des propriétés différentes dues à un agencement différent des atomes dans la molécule ». Le d- glucose et le dmannose sont des épimères (Lar. 20e Suppl. 1953). Épinéphrine (épi + « rein »), subst. fém. « Principe actif des capsules surrénales ». Synon. adrénaline. Cf. BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 751.Formation et vitalité. Le préf. s'adjoint gén. à un rad. gr. pour former des termes sav. principalement dans les domaines bot. et méd.; dans la formation de termes récents, il peut s'adjoindre à un rad. fr., mais issu le plus souvent du gr. (épiplancton, épipélagique, épitaxie, etc.). Prononc. :[epi-].épi-❖a Sens spatial, « au-dessus de… » (mots de sciences naturelles : anatomie, biologie, zoologie, de médecine, de géographie, etc.).b Sens temporel, « en surplus, après ».
Encyclopédie Universelle. 2012.